Hispar La - Traversée Hispar - Biafo
Montée du Glacier Hispar
Du village d’Hispar avec l’aide de porteurs recrutés dans le village, deux à trois jours de marche de long de la rive N du glacier d’Hispar, permettent de gagner au prix de 2 traversées de glaciers secondaires du Kunyang Chhish et du Pumari Chhish, une zone où le glacier d’Hispar, quoique toujours très chahuté, offre une zone de faiblesse, par une sorte de rivière de surface courant au fond d’une vallée relativement peu accidentée. On est à 4100 m, c’est le moment de se jeter à l’eau et de congédier les porteurs, il reste un peu plus de 1000 m de dénivelée, mais surtout plus de 30 km de glacier, absolument pas évident. D’abord au centre, puis rive droite, on passe un troisième affluent glaciaire au N, le Yatmaru, puis un quatrième, le Khani Basa, à partir de là, on revient au centre du glacier et le col est en vue (par beau temps ;-) On est à 4600 m, la pente se raidit et les séracs imposent de rester au centre. Un itinéraire sur une banquette en rive gauche, tentant un instant fut rejeté à cause des pentes N avalancheuses qui le dominent. Au centre pas de danger objectifs, les crevasses laissent la place d’évoluer. Vers 5000 m la pente se couche et la fin, très large, semble interminable, avec le Baintha Brakk en ligne de mire qui oscille à l’horizon au fil des creux et bosses que l’on parcourt. Enfin le col, atteint en 3 à 7 jours de skis.
Descente du glacier Biafo
La descente est tout droit, plein E au centre du glacier, 200 m un peu plus raide, puis c’est calme, on vient de pénétrer dans un monstrueux bassin d’alimentation glaciaire constitué du Lupke Lawo (alias Snow Lake) et du Sim Gang glacier. C’est immense et très plat, 13 à 15 km nous sépare de l’autre rive. On tourne au SE sur le glacier du Biafo, le seul exutoire de ce bassin, plat comme la main, large de 4 à 5 km et long de 50. On poursuit le long de ce glacier en faible pente, jusqu’à ce qu’il cesse d’être skiable vers 3600 m. Les porteurs seront au rendez-vous pour une grosse journée de marche d’abord au centre puis en rive droite du Biafo, on arrive en vue de la vallée et on quitte le glacier pour remonter sur sa rive droite et s’échapper par une fenêtre qui descend facilement sur la large et plate vallée du Braldu. Encore quelques heures d’effort et nous arrivons à Askole, point final de ce raid, mais aussi point de départ des treks et expéditions vers le K2.
Il est probable que la dénivellation réelle soit 50% plus grande que celle indiquée due aux montagnes russes que constituent les vagues de glace du glacier d’Hispar et aux montées-descentes sur les moraines, lors de la traversée des glaciers affluents, mais la distance est loin d’être négligeable 130 voir 140 km avec les détours.
C’est très variable en fonction de la neige que vous trouverez, mais disons que c’est très physique et que l’engagement implique d’avoir une équipe soudée et un excellent moral. En revanche c’est techniquement peu difficile.
Orientation
W à la montée, SE à la descente
Accès
Islamabad > Gilgit (bus 15h ou avion si beau temps) > Karimabad dans la vallée de Hunza via la KKH (bus 4h) et enfin une Jeep pour Hispar (4-5h). Au retour, Jeep depuis Askole jusqu’à Skardu (7h) si la route est ouverte car elle est sujette à de fréquents éboulements. Elle était interrompue en plusieurs endroits la veille de notre retour, mais l’armée qui occupe le haut du Baltoro à cause du différent qui oppose le Pakistan et l’Inde sur ce bout de terre vide de vie, avait besoin de ravitailler ces troupes et ils ont travaillé d’arrache pied à rétablir la circulation. Depuis Skardu, l’avion sur Islamabad est la solution la plus belle au niveau des paysages époustouflants sur le K2 et surtout le Nangat Parbat dont on voit successivement toutes les faces, Rupal Rahiot et Diamir, car l’avion le contourne par le N. Mais il doit faire très beau, sinon le vol est annulé, c’est alors le bus en suivant l’Indus et ses gorges impressionnantes, mais il y en a pour 16 à 20h.
Logement
North Face V25, vous pouvez prendre autre chose, mais inutile de compter sur les logements locaux, les porteurs se contentant de très peu, un muret de 50 cm de pierres sèches leur sert d’abri (l’été), ce me semble insuffisant.

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