Barre des Écrins
Écrins - France
4102 m
La plus haute montagne du Dauphiné et la seule qui dépasse l’altitude de 4000 m. La crête a trois sommets : la Barre des Écrins (4102 m), le Pic Lory (4088 m) antécime et nœud orographique important, et le Dôme de neige des Écrins (4015 m). La versant N des Écrins a une superbe architecture avec la longue arête dominant le cirque glaciaire strié de crevasses et de barres de séracs. C’est une montagne qu’on ne peut confondre avec aucune autre. Elle prend sa plus grande valeur esthétique au lever et coucher du soleil, teintée de rose ou de rouge.
Details
Historique
- Les premiers cartographes (le Capitaine Durand en août 1828) et alpinistes qui arrivèrent dans la région considéraient alors le Pelvoux] comme le point culminant du massif et donc du pays (la Savoie n’étant pas française). Découvert tardivement au XIXème siècle et initialement appelé Pointe des Arsines, la Barre des Écrins doit son nom a une erreur des cartographes confondant le sommet avec une arête rocheuse (barrou des escrins). En 1861, Edward Whymper arrive dans la vallée avec l’ambition de gravir le plus haut sommet. Aux dires des locaux, des cartographes avaient fait l’ascension du Pelvoux et avaient découvert un sommet plus élevé. Edward Whymper grimpe donc également au Pelvoux pour identifier cette montagne. Il revient alors en 1864, accompagné de A.W. Moore, H. Walker ainsi que ses guides Christian Almer et Michel Croz et se dresse au sommet le 25 juin 1864.
- Le 2 septembre 1880, les désormais célèbres Henry Duhamel et Pierre Gaspard Père et fils font la première ascension de la face S. Ils redescendirent par l’itinéraire de montée. La classique traversée des Écrins est réalisée par W.A.B. Coolidge avec Christian Almer Père et Fils.
- La voie de l’Arête Rouge est ouverte en chaussures à clous et sans piton par Roubène Toumayeff et Jean Vernet, le 31 juillet 1926 signant ainsi une des “grandes premières” sans guide.
- Première hivernale (à skis jusqu’au Col des Écrins, montée par le Couloir Whymper, descente par l’Arête W) : 19 février 1926 - Daniel Armand-Dellile.
Géographie
- Col associé à la proéminence : Col du Lautaret] (2057 m).
- Plus proche parent : Dôme du Goûter] (4304 m)
- Parent principal : Mont Blanc] (4808 m)
- Rayon de dominance : 107,35 km
Voies d’ascension
Voie Normale
La voie normale du Dôme de Neige] est un itinéraire très parcouru au printemps et en été. C’est une superbe classique facile de neige menant à plus de 4000 m. La voie normale de la Barre des Écrins est l’arête W] qui domine la rimaye du Glacier Blanc. C’est aussi une belle classique peu difficile.
Les autres voies d’ascension
- Couloir Coolidge] et Couloir Whymper] : des objectifs de choix en pente raide à parcourir en bonnes conditions.
- Couloir de Barre Noire] : une course variée généralement enchaîné avec la montée à la Barre ou au Dôme.
- La Traversée des Écrins] est une façon élégante de se rendre sur ce sommet.
- La Traversée arête NE → arête W] est une belle traversée d’arête à peine plus difficile que la voie normale de l’arête W.
Voies rocheuses en face S
- Pilier S] : grande voie rocheuse dans l’immense face S. Le rocher n’est pas toujours bon et la “belle” escalade est réduite. C’est pourtant un incontournable du massif.
- Arête Rouge] : une alternative plus aisée de parcourir cette face S.
- Directe de l’Arête Rouge] : un peu plus facile que le pilier S mais plus soutenue que l’Arête Rouge.
- Voie Gamma] : Une voie difficile, rarement reprise et exposée à d’importantes chutes de pierres.
- Voie Diagonale] : combinée à l’éperon de base, c’est la voie au dénivelé le plus élevé dans le massif des Écrins.
Versant NW
De nombreuses voies d’ampleur dans le versant NW du Dôme de Neige des Écrins].
Bibliographie
- Pic des Écrins, The Alpine Journal, vol I, 1864, no7, p.373.
- Ascension de la Pointe des Écrins par E. Whymper, Escalades dans les Alpes de 1860 à 1869, 1873, p.213-237 : récit de la 1re ascension.
- Pointe et Col des Écrins par Georges Devin, Annuaire CAF 1874, p.155-172 : récit de la 4e ascension du sommet et historique des précédentes.
- Barre des Écrins, par le versant du Glacier Noir par Jean Vernet, La Montagne, 1925, no184, p.234-235 : note sur la 2e ascension de la voie Reynier par George et Jean Vernet le 11 août 1924.
- La Barre des Écrins par la paroi du Glacier Noir, par Jean Vernet, La Montagne, 1926, no189, p.33-41 : récit de la 2e ascension de la voie Reynier.